Volontaire MEP en Thailande

mardi 29 avril 2008

Exaucés


Mise a part la grande joie que j’y éprouve, il m’a semble qu’il était mon devoir de vous faire part du réveil de Kanika.

Après cinq jours, elle ouvrait les yeux, se dressait, assise dans son lit et mangeait sans tuyaux.

Désormais elle comprend tout ce qu’on lui dit, se lève et marche, mais toujours en silence.

Les médecins ne savent pas si cela durera et n’écartent pas une possible rechute.

Merci.

jeudi 24 avril 2008

Achevement, espoir

Près de onze mois plus tôt,
Une fin de matinée ensoleillée, début juin. Des draps poses sur la pelouse du champs de Mars. Du fromage, des fruits et du vin. Du saucisson aussi, une guitare et une vingtaine de jeunes gens venus me témoigner leur affection a l’aube de mon départ pour la Thailande.
Demain, dans quelques jours, un nouveau départ. Un retour aussi, et comme l’impression d’un cycle. Le riz gluant trempe de noix de coco et la salade de papaye n’ont rien d’autre a voir avec le fromage et le vin que l’identité culturelle qu’ils véhiculent respectivement.
Les amis sont la, qui ne ressemblent pas aux autres, n’ont ni les cheveux blonds ou châtains, ni les yeux clairs, et ne parlent pas la même langue.
Ceux que je quittais un an plus tôt, je savais les retrouver plus tard. Ceux-la, qui m’ont accueilli avec tant de grâce, qui m’ont accepte et m’ont tenu lieu de frères et soeurs, d’amis, je n’ai aucune certitude quant a une prochaine fois.

J’en suis d’autant plus conscient qu’une élève lutte depuis maintenant quatre jours pour se réveiller d’un coma dans lequel l’a plongée une chute en moto. Quatre jours sans ouvrir les yeux. Et ses proches qui chaque seconde guettent un mouvement de sourcil. Et d’autres qui se penchent a son chevet et lui intiment de se lever enfin, “d’être forte et de ne pas lâcher”. Et la maigre connaissance qu’on a du coma, d’après des films, des magazines, des légendes urbaines et des oui-dires - ça peut durer vingt-quatre heures comme plusieurs années - l’incertitude. Nous reverrons-nous?
Tu es vivante Kanika, a mes cotes, mais tu n’as pas conscience de moi. Ou peut-etre si, mais je n’en sais rien.
Le soir nous prions ensemble. Et j’aime a penser qu’a trente, la prière que nous confions avec foi a la Vierge Marie atteint son but. Et seul je comprends que je ne suis pas assez fort.
N’ayez pas peur d’avoir une pensée pour elle. Non pas du genre qui s’accorde avec parcimonie a trouver cela horrible, une jeune enfant de quinze ans avec tout l’avenir devant elle. Plutôt de celles qui font espérer en commun, qui croient en sa chance, en la vie.

Les reverrai-je ceux que je n’hésite pas a considérer comme des frères, qui m’ont donne plus d’amour que je ne savais en recevoir?
En fait je ne me crois pas capable de nous empêcher le plaisir de nous retrouver. Je rêve déjà de qui fera ses études de guide touristique a Chiang Mai, de pharmacie a Tak et d’anglais en Australie.
Je rêve que des jeunes gens issus de tribues montagnardes deviennent des hommes et des femmes du XXIe siècle, pour qui la modernité n’est pas une tare, mais un moyen.
Je rêve que Kanika m’invite a son mariage et d’être fier demain, comme je le suis aujourd’hui, d’avoir eu l’honneur de partager leur vie.

mercredi 23 avril 2008

lundi 11 février 2008

Article sur Tawitchailand, pour la revue des Missions Etrangeres de Paris

Tawitchailand, un centre éducatif à Mae Sot, carrefour des civilisations.


On y voit partout ces visages atypiques, marqués d’une épaisse pâte cosmétique blanche ou jaune. Ni vraiment indiens, ni tout à fait chinois ou tibétains, où l’on contemple déjà la géographie du Myanmar. Ils sont des centaines à traverser chaque jour la frontière depuis Myawadii, pour s’approvisionner en biens de consommation courante à moindre prix.
Des farangs* peuplent les terrasses des restaurants les plus confortables, qui rappellent une colonisation qui n’a pourtant jamais eu lieu au Royaume de Siam. Il sont les aventuriers du XXIe siècle, mercenaires humanitaires circulant dans de larges 4x4 climatisés, dispensant soins et soutiens financiers, et décidant de qui rejoindra les pays d’accueil aux réfugiés.
Dans la rue principale, après l’heure du déjeuner, les pavés grouillent d’indiens, de birmans en longyi et de chinois, s’haranguant au devant des étalages de pierres, précieuses et moins précieuses.
A coté du TESCO**, à l’est de la ville, on distingue les écoliers thaïs a leur uniforme beige et blanc. Peut-être à l’école buissonnière.
Derrière eux, une famille mong, dont les membres sont vêtus de superbes pyjamas de velours noir brodé, se dirige langoureusement vers le marché, ignorant peut-être que ses ancêtres formèrent un jour le peuple le plus influent de ce coin de l’Asie.
Des karens débarquent de l’arrière d’un pick-up en tunique traditionnelle, avec jean. Les femmes aux gencives rougies par le bétel fument d’impressionnants cigares. Il sont venus acheter du matériel agricole.
Plus loin, de jeunes enfants birmans houspillent des touristes pour une poignée de bahts. Ils sont d’apparence indienne ou bengali et habitent un genre de bidon-ville en périphérie, à Tawitchailand.


Cela fait maintenant trois ans que Sister Joy, supérieure philippine des filles de la Charité de Saint Vincent de Paul à Mae Sot, côtoie la communauté musulmane de Tawitchailand. Elle y a fondé un “Learning Center”*** qui accueille à temps plein une vingtaine d’élèves.
A l’origine il s’agissait d’une école du samedi, où les enfants apprenaient à parler thai et anglais. Mais face au refus de nombreuses écoles, d’ accueillir des enfants jugés trop sauvages, Sister Joy a décidé en accord avec les familles, d’ouvrir le Learning Center en semaine, afin d’en faire une école à part entière.
Situé dans une ancienne étable louée au mois, des bancs en bois y servent de pupitres, devant lesquels les élèves s’asseyent parterre. Un professeur originaire de Rangoon y dispense chaque jour un enseignement élémentaire en birman, et nous continuons, Maney, Ruby et moi, à venir les samedis matin, y enseigner les rudiments du thaï et quelques notions d’anglais.


Maney vient d’un village à proximité de Mae Sot, et Ruby est originaire de Pathein en Birmanie, où ses parents sont toujours. Elles sont toutes les deux karens et oeuvrent comme volontaires chez les filles de la Charité. En semaine, elles s’occupent d’une garderie qui accueille les enfants d’ouvriers birmans travaillant en Thaïlande.
D’ordinaire, Maney et moi nous partageons les quelques cinquante élèves du week-end en deux groupes. Ruby nous aidant l’un et l’autre à faire régner l’ordre et traduire ce que l’on ne parvient pas à faire comprendre aux enfants. Elle commence le plus souvent par les plus vieux (7 a 13 ans), leur faisant réciter l’alphabet thai, tandis qu’avec les petits (4 a 8 ans), nous chantons des comptines la première moitié de la matinée. Apres quoi nous échangeons, non sans leur avoir distribuer un snack le temps d’une récréation.


Pour la plupart, les enfants sont sous-alimentés, et certains souffrent même de carences plus spécifiques. Deux fois par an, Sister Joy organise des visites médicales à Tawitchailand, et pendant près de six heures, chaque famille passe à l’inspection, et des médicaments leur sont fournis.
Malgré toute notre bonne volonté, l’école de Tawitchailand reste en sursis. Elle n’est bien évidemment pas reconnue des autorités locales, qui commencent par ailleurs à voir d’un mauvais oeil l’émergence de ces centres d’accueil pour enfants birmans, et qui pourraient décider, non seulement de fermer l’école définitivement, mais même d’expulser la quarantaine de familles habitant les lieux illégalement.

Les nombreuses ONG qui oeuvrent dans la région travaillent généralement plus ou moins officieusement, et de nombreux établissements scolaires sont tolérés tant que chacun y trouve son compte. Seulement, il semblerait que le gouverneur en place ne soit pas très friand de ces passe-droits, et la menace d’une plus grande fermeté plane depuis peu sur la région.
Néanmoins, la province de Mae Sot est forcée de reconnaître aux institutions humanitaires leur contribution à son développement économique, et il n’est pas illusoire de penser que le flou restera la norme encore quelque temps. Jusqu’à la fermeture des camps de réfugiés? La chute du régime birman?





*farang: assimilation linguistique des occidentaux aux farangsets, français de
l’Ambassade de Louis XIV, en Thaïlande au XVIIIe.
**TESCO: enseigne de supermarché anglo-saxonne, équivalent de carrefour.
***learning center: centre éducatif.

mardi 5 février 2008

Je ne m’excuserai plus de ce que j’ecris

Apres huit mois a l’autre bout du monde, je vois combien une correspondance soutenue est difficile a entretenir.

J’y vois le malaise que l’on peut eprouver face a la distance, le soupcon que quoique l’on dise, on soit a cote. Que l’on ne parvienne pas a etre juste, a dire ce que l’autre attend de nous.

Je suis conscient que nous evoluons dans un monde ou les moyens de communication n’ont plus rien a voir avec ceux du long siecle dernier. Que le courrier traditionnel n’a plus qu’un role quasi folklorique, en ce qu’il correspond aux annonces publiques des evenements qui rythment l’existence d’un homme, d’une famille, d’un groupe ou d’un ensemble. Enfin, que l’on ne s’ecrit plus pour s’epancher en de longues lettres langoureuses.
Bien que l’on puisse considerer que le courrier electronique contribue a une renaissance des liens e-pistolaires, et que les messageries instantanees paraissent un pendant aux billets et pneumatiques que nos parents connurent, il semblerait que le temps que l’on accordait alors a son interlocuteur se limite aujourd’hui a quelques formules de politesses et l’evocation de details pratiques, traitant de reunions a venir.

Le temps que l’on prenait a revenir sur soi pour partager les evenements marquants ou non, de notre existence quotidienne, avec son/ses correspondant(s) a diminue d’autant que la vitesse de transfert des messages depuis l’avenement de la toile.

Doit-on y voir un defaut de remise en question, ou meme plus simplement, de repertoire des choses de la vie. Peut-etre un risque de perdre trop vite une memoire dont la valeur est moindre au pays de l’instantane. D’ailleurs pour les souvenirs, il y aura toujours les photos.
Ou serait-ce que l’epanchement ait trouve un nouveau mode d’expression dans la redaction de blogs. Un compromis habile entre intimite et exhibition, exclusivite et diffusion, la voie linguistique de mon rapport au monde. Enfin l’occasion d’offrir a tous, et a peu de frais, ce qui fait que je suis moi.

Il s’agit surtout de comprendre que nous avons tous besoins d’interlocuteurs. Que nous ne pouvons pas assumer, seuls, le poids du monde.
Etre ecoute, sans forcemment que l’autre/les autres ne reponde(ent). Partager des sentiments, des emotions. Le gout d’un roman ou d’une culture. Celui d’un film ou d’une idee, d’un morceau d’etoffe ou d’un tas de pierres. Rechercher en l’autre une garantie qu’on lui est bien apparente, et qu’il est bien homme comme nous le sommes.
Freres.

jeudi 10 janvier 2008

Juste photos










Fructification

En France, j’étais en guerre contre les clémentines.
Cependant, chaque année je voulais me raccommoder et en goûtais une, pour voir. Mais chaque fois c’était la même déception. Juteuse et sans goût ou bien si pleine de pépins qu’on n’y trouve plus de chair. A bout de patience, j’avais finalement décidé de les rayer une fois pour toutes de ma carte alimentaire.

Depuis que je réside en Thailande, ou les fruits sont étincelants de sucre, je me suis propose de tenter la chance.
J’étais déjà passe outre mon appréhension des visages exotiques qu’offrent certains spécimens particulièrement surprenants, et ramboutans et mangoustans ont finis par me convaincre de revenir sur mes positions.
En fait, il ne s’agit pas vraiment de clémentines en Thailande, ni de mandarines (je n’ai jamais su faire la différence, y’en a-t-il?), mais d’oranges qui en ont la taille et un peu le goût. Elles sont oranges et vertes et se pèlent aussi facilement que leurs cousines.

Au début, même s’il m’a paru que les oranges thaïes présentaient une meilleure chance de satisfaction, je dus convenir que certaines n’étaient pas a la hauteur. Et voila que le spectre d’une rupture se hissait encore une fois a mes papilles.
Seulement, en prenant l’habitude de manger plus de fruits, je commençai de prendre le temps qu’il faut pour les peler, les préparer.
Très vite, manger un fruit devint une activité a part entière. Une pause de quelques instants voues a la mise en condition de l’aliment, et par la force des choses, de ma personne.
Un temps vague durant lequel on se concentre un peu, mais qui n’empêche pas de laisser vagabonder son esprit, ou l’on n’a le temps ni de se projeter, ni de se retourner.
Alors on peut se délecter tout a fait du “fruit de notre effort” et l’on savoure l’instant de la rencontre avec un goût que l’on connaît, mais qui ne finit pas de nous plaire et nous séduire.

Cet enseignement, qui continue de mûrir en mon esprit, m’a permis d’accepter le mauvais goût de certains spécimens, et de ne pas me formaliser pour autant.
A Paris c’est décidé, je renouerai avec les clémentines.
Je prendrai le temps de les apprécier.

Poblaki 2

Mon séjour m’a permis de mieux comprendre d’ou viennent les enfants karens avec qui je partage ma vie depuis plus de six mois.

Ils sont 13 a venir du village et de ses environs:
Annrak,M Annuporn,M Buanapha,F Chutima,F Kanika,F Mittchai,M Nuntikan,F Pramot,M Preawpan,F Suchat,M Supap,M Worachit,M et Yolada,F (la lettre qui suit la virgule précise le sexe).


Durant mon séjour la-bas, je fus accueilli chez Worachit, dans une charmante petite bicoque, toute de bois construite, ou règne sans arrêt une atmosphère de convivialité.
En effet, chaque fois que je m’y suis rendu, une ronde assemblée siégeait dans la piece principale. On y discutait en roulant du tabac cultive au village, dans des feuilles de je ne sais pas quel arbre, fumant, parfois se passant un verre d’alcool de riz, “ossi” en prakenyan (la langue que parle une subdivision de la tribu Karen, et accessoirement tous les karens de la région ou je réside).

Une légère cloison de bois sépare la chambre des parents de la pièce principale, qui sert aussi bien de cuisine que de salon, de chambre, de chambre d’amis, de salle a manger, ou encore de salle de bain. Tout est ouvert sur le bout de terrain que la famille partage avec une autre, dont on distingue l’habitation a une vingtaine de mètres.

Worachit n’est pas le seul a avoir un invite. Son grand frère a convie des amis a venir passer les fêtes avec nous, et nous sommes huit a installer nos couches dans un bout du salon, sous l’autel dédié au Christ, une fois venu le moment de dormir.
Les toilettes sont a l’extérieur. Une cabane isolée en contrebas qu’il vaut mieux savoir situer avant de s’aventurer en pleine nuit.

Il a fait froid durant la nuit du 30, et je me réveille très tôt, grelottant sous mes trois couvertures. Après un court moment de répit que le sommeil m’accorde, engloutissant a nouveau la sensation de froid qui m’assaille, je me lève pour me trouver nez a nez avec un énorme cochon qu’on va partager avec plusieurs familles. Derrière l’animal, une bassine me sert d’évier pour me laver les dents et le visage.
Frais et dispos.

mardi 8 janvier 2008


Ou commence le confort? Qu’est-ce que l’art de vivre?
Quand il s’agit de se laver par exemple. On connaît le débat centenaire qui oppose les farouches défenseurs du bain aux non moins lyriques partisans de la douche.
On peut être plus minutieux et poser la question du bain moussant, des différents jets du pommeau multi-fonctions, du savon ou du gel.
Et chacun aura certainement sa version très personnelle du bain idéal. Ces petites maniaqueries qui font la subtilité de notre plaisir réfléchi, mûri depuis de nombreuses années par les conseils, expériences et découvertes qui ont meuble notre vie.


Cependant, lorsque l’on découvre la simple majesté du lieu ou les habitants de Poblaki se baignent chaque jour, on se demande ce qu’est vraiment le luxe et le summum du plaisir.


Certes j’éluderai ici les inconvénients, mais ne serait-ce que pour vous faire profiter tout a fait de la joie que j’ai ressentie a jouer dans mon bain, a nouveau, après plus d’une dizaine d’années de bains anesthésiés par le quotidien. De douches lambda, sans plus d’intérêt que celle du jour précédant.

Y2K8

A tous une très bonne année 2008.
Que Dieu soit avec vous.
Que les astres vous soient favorables et le rat de bon(ne?) augure.
Que les hommes vous comblent de leur amour et que la Terre ravisse vos sens.
2008 est une année bissextile, ce qui la rend un peu plus spéciale que d’autres, et accessoirement, c’est l’année du Championnat d’Europe de football en Suisse et en Autriche.
Tous mes voeux d’amour et de bonheur.

mercredi 19 décembre 2007

Indochine 4 (05-09/12)

Pres de 2 mois apres mon retour a Mae Sot, j’ai profite de deux jours de conge pour repartir au Laos, dernier pays qui me restait a visiter pour restituer dans mon esprit l’Indochine du temps de la colonisation francaise.

Dix heures de car pour traverser la Thailande d’ouest en est jusqu’a Udon Thani, chef-lieu regional a une centaine de bornes de la frontiere; et encore une heure jusqu’a Nong Khai et le Friendship bridge qui rejoint les deux pays audessus du Mekong.

La moitie du trajet jusqu’a Luang Prabang en fait, que je ne terminerai qu’apres une nuit a Vientiane.

Deux heures passees a accomplir les formalites de douanes, et je foule enfin le sol lao. Une multitude de rabateurs se ruent sur moi, mais j’attends que d’autres touristes rappliquent afin de partager un taxi jusqu’au centre. Un backpacker thai d’une trentaine d’annees pointe son nez, et c’est parti. Pour 100 bahts (2 euro) chacun une vieille mercedes des annees 60 nous menera a bon port.

Nous decidons de prendre le petit dejeuner tous les deux et faisons meme un bout de visite ensemble.


Il s’appelle Guss (tout le monde a un “nick name” en Thailande), et vend du materiel hospitalier a Bangkok.

Vers 13h, Guss me quitte pour prendre un bus vers Vang Vieng, ou il passera la nuit avant de rejoindre Luang Prabang. Salut; nous nous recroiserons certainement la-bas.

La ville de Vientiane a un certain charme, les batiments se tiennent a hauteur d’homme et malgre l’austerite de certains edifices officiels, l’architecture generale est plaisante.


On sent un air familier, et l’odeur du pain frais aidant, on se represente avec nostalgie un temps oublie ou des jeunes gens vetus de leur uniforme colonial siroptaient un petit jaune a la terasse d’un café faisant face au Mekong.


Le coucher de soleil me berce de ses teintes dilluees et je me prepare a mon voyage du lendemain en me couchant de bonheur.

A 6h15 je suis a la gare routiere, pret a affronter les 9 heures de car qui me restent a parcourir jusqu’a Luang Prabang. Je suis tellement excite a l’idee de decouvrire la ville dont tout le monde me parle depuis si longtemps, et fascine par les paysages magnificients que nous traversons, que les minutes s’ecoulent sans que je m’en appercoive.


Nous y sommes enfin, il est 16h30. Je fais un tour du centre pour trouver "La Guest House" qui’il me faut, et les rues en sont encombrees, ainsi que de farangs part ailleurs.

A mesure que j’arpente les ruelles qui constituent le gros de la ville, je note que les batiments temoignent d’une protection active du patrimoine. Mais je suis surtout impressionne par le nombre de jeunes gens a sac a dos. La ville en est litteralement envahie.


J’ai enfin trouve et me rejouis de la douche chaude dont je ne manquerai pas de savourer chaque goutte.

- J’ai peur tout d’un coup que depuis quelques semaines, mon blog ressemble plus a un guide de voyage qu’a un compte rendu de mon service de volontariat. Tant mieux pour ceux que cela aidera a plannifier leur future decouverte de l’Asie du Sud-Est, et apres tout il s’agit bien d’une partie de ce que je vis ici.. –

Le soir meme je tombe sur Guss, avec qui nous dinons dans un resto typique. Mon plat est decevant mais je suis enchante par sa proposition de l'accompagner, lui et des amis thais, jusqu'a une chute d'eau a quelques bornes de la ville.

La chute d’eau est magnifique, mais trop de gens s’y baignent et je decide de suivre une fleche indiquant une grotte un peu plus loin. Je passe un gros trou dans lequel je n’ose pas mettre la tete et continue le chemin qui grimpe au sommet de la colline. Une petite dizaine de minutes plus loin, un escalier “maison” descend abruptement vers un bruit familier, de l’eau qui se deverse avec puissance.


Je descend et me retrouve tout seul dans une sorte de hameau au milieu de la foret vierge, ou de l’eau jaillit de toute la vegetation. Je remercie le Seigneur de m’avoir fait decouvrire cet endroit merveilleux, me trempe et reste immobile quelque temps.

Seul le bruit de l’eau vient nourrire mon esprit. J’aimerais rester des siecles, mais je sens que les autres m’attendent.


En conclusion d’un sejour marathon, je profite de ma derniere journee pour manger un bon steak dans un café francais et finir mon bouquin dans le jardin d’un hotel de charme avec un crumble creole, les doigts de pieds en eventail, vers le Mekong.